Comment l’économie collaborative bouscule le capitalisme

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Marc Lolivier, délégué général de la Fevad, lors des Enjeux E-commerce qui ont réuni 600 personnes le 2 juillet. © Linda LainéSigne des temps, l’économie collaborative a occupé une place centrale lors des Enjeux E-commerce 2015. Une lame de fond qui touche directement l'industrie de l'hébergement et du transport, avec ses atouts et parfois ses limites.

« 12 millions de personnes ont consommé collaboratif en 2014 », a indiqué en préambule Marc Lolivier, délégué général de la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad). Plus qu’une tendance, c’est une lame de fond, sur laquelle se sont penchés plusieurs intervenants.

Jean-Marc Liduena, senior partner du cabinet de conseil Monitor Deloitte, a commencé par planter le décor, sur la question volontairement provocatrice L’Uberisation : partager ou mourir ? Qu’entend-on par Uberisation ? « C’est l’économie du partage, la consommation collaborative, l'économie peer-to-peer ou CtoC, l'économie on-demand, a expliqué Jean-Marc Liduena. Tout s’échange et se partage, par le troc » de produits et services disponibles. L’économie on-demand devrait atteindre 100 milliards de dollars d’ici 3 ans, contre 26 milliards de dollars en 2013, d'après une étude de Monitor Deloitte. « C'est un modèle disruptif qui appelle un nouveau regard sur l'innovation et sur le leadership ».

L'hébergement et le transport en première ligne
« L'Ubérisation touche tous les secteurs », dont 4 en particulier, que sont la finance, le transport, le retail et l’hébergement. Avec des marques emblématiques de notre secteur comme Airbnb, HomeAway, HomeExchange, Blablacar, Uber…

Ces entreprises de l'économie collaborative - ou plutôt d'usage (des ressources sous-exploitées) - sont fortement valorisées, à telle enseigne que des observateurs voient les signes d'une nouvelle bulle. « Il peut y avoir une bulle des valorisations, mais pas de l’usage », a commenté François Momboisse, président de la Fevad, en évoquant aussi les problèmes de régulation sociale et fiscale. Les gens ont confiance dans leurs peers, selon François Monboisse.

« Le premier motif est systématiquement économique, il ne faut pas se tromper, a ajouté Philippe Moati, professeur d'économie et cofondateur de l'Observatoire société et consommation. Mais il y a aussi ce petit supplément d’âme dans la consommation. Cela augure d’une transformation radicale du capitalisme, d’un rebond pour un système un peu à bout de souffle. Le capitalisme a perdu sa légitimité. Avec le collaboratif, on retrouve une légitimité, avec des consommateurs acteurs, voire producteurs ». Lire la suite.

Source : L'Écho Touristique