ADM revient à la charge... Aéroport Montréal-Trudeau voudrait profiter du financement de grands investisseurs
Près d’un an après que le ministre fédéral Marc Garneau eut reçu un important rapport sur la modernisation de la Loi sur les transports, le président d’ADM, James Cherry, a profité d’une allocution à la Chambre de commerce du Montréal métropolitain pour ramener le sujet au grand jour devant un auditoire local.
Plusieurs pays ont permis la privatisation de leurs aéroports et il est pour le moins « ironique » que les caisses de retraite d’ici, comme la Caisse de dépôt et placement, prennent des participations à l’étranger sans pouvoir le faire au Canada et au Québec, a dit M. Cherry en marge de son discours.
Un processus de privatisation, a-t-il dit, permettrait à ADM d’avoir du capital permanent. « Tous nos financements viennent des émissions de dette. C’est bien beau quand les taux d’intérêt sont très bas, et nous avons été chanceux que les taux aient été relativement stables pendant 15 ans, mais que va-t-il arriver quand les taux d’intérêt vont augmenter de façon importante? » a-t-il demandé.
Trente ans
La structure des aéroports remonte aux années 1980, à l’époque où le gouvernement Mulroney a commencé à privatiser les sociétés de la Couronne. La gestion des aéroports a plutôt été confiée à des organismes sans but lucratif en vertu de baux à très long terme. À la fin des baux, les installations doivent retourner entre les mains d’Ottawa, sans dette. Celui d’ADM se termine en 2072.
Le modèle canadien a ses mérites, a estimé ADM dans son mémoire au comité Emerson l’an dernier, mais l’obligation de remettre un aéroport sans dette signifie que les dernières années du bail seront consacrées au remboursement de la dette avec un certain nombre de contraintes sur l’investissement.
Dans son rapport remis au ministre des Transports, Marc Garneau, en décembre 2015, le comité présidé par David Emerson recommande que le gouvernement fédéral fasse « la transition, d’ici trois ans, vers une structure à capital-actions pour les aéroports importants, avec un financement par capitaux propres d’investisseurs de grands établissements », ainsi que des lois pour consacrer le mandat des aéroports.
Source: Le Devoir
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