À LIRE: Ils bousculent les codes de l’hôtellerie
Chacun son style, chacun sa stratégie, mais un point commun : ils font partie des électrons libres qui apportent un souffle nouveau dans l’hôtellerie.
Il y a les petits nouveaux qui débarquent sur le marché avec une vision bien à eux du métier. C’est le cas du duo aux commandes de Maison Juste. « Maison Juste, c’est un peu un laboratoire, où l’on défend certaines convictions », explique Matéo, le cofondateur du projet. D’où le nom. « Parce que dans toute notre démarche, nous avons essayé d’être le plus justes possible. Juste pour nous, pour les salariés, juste pour l’environnement, le quartier… » Une philosophie qui aura aussi eu raison du yield management. « Nous avons eu de longues discussions sur ce sujet. Mais qu’une même chambre coûte 200 euros un soir et que son prix triple le lendemain parce qu’il y a un match de foot, on ne trouvait pas ça normal. » Ce sera donc le même prix tous les soirs, saison haute, saison basse. Point barre. Une petite révolution qui porte visiblement ses fruits.
Lui aussi pense que les révolutions se font dans les hôtels. Dans une interview qu’il nous a accordée à l’occasion de la sortie de son livre, Cyril Aouizerate n’a pas mâché ses mots quant à l’évolution du tourisme. « Pour moi c’est la fin du tourisme et peut-être le début du voyage, lance-t-il. Je le résume par une phrase un peu lapidaire mais j’y crois vraiment. » La fin de l’avion, aussi ? Avec seulement quatre vols autorisés dans une vie, pour reprendre la proposition choc de Jean-Marc Jancovici ? « S’il dit ça pour susciter un débat, c’est intéressant. Mais si c’est fait de façon inquisitoire, c’est différent », tranche Cyril Aouizerate, se refusant à tout « catéchisme écologique ». Une chose est certaine : la question du durable est désormais dans tous les esprits. D’ailleurs, il développe un nouveau concept aux antipodes des vacances les pieds dans le sable. On y aura plutôt les mains dans la terre. Un futur « Terre Mob » doit s’implanter dans le parc naturel de la Haute Vallée de Chevreuse, dans les Yvelines. « On sera dans de l’hôtellerie rurale, presque de l’hôtellerie paysanne, avec cette idée d’immersion totale dans des prairies, avec de l’élevage, du maraîchage… » « C’est un projet compliqué parce qu’il faut obtenir beaucoup de validations, de la préfecture, du parc naturel, de la mairie. Mais finalement, c’est assez rassurant que ce soit compliqué. Parce que ça veut dire que les autorités ont compris qu’on ne pouvait pas faire n’importe quoi. »
Source: L'Echo Touristique
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