Tourisme Bas-Saint-Laurent interpelle les candidats électoraux de la région
L’industrie touristique du Québec se mobilise afin d’interpeller tous les candidats du Québec des prochaines élections fédérales sur l’importance et les défis qui attendent le secteur touristique dans nos régions.
À la suite de consultations avec ses partenaires, l’Alliance de l’industrie touristique du Québec (AITQ) a fait ressortir les recommandations et les priorités de l’industrie afin que les Associations touristiques régionales (ATR) sensibilisent les candidats de leur territoire aux préoccupations du secteur touristique.
Combler la pénurie de main-d’œuvre, accroître l’accessibilité au Québec, assurer la compétitivité des coûts de séjour et assurer la performance et la viabilité financière de Destination Canada sont les principales priorités que les ATR veulent soulever par cette approche.
Voici la lettre
Rivière-du-Loup, le 1er octobre 2019
Objet : Recommandations et priorités de l’industrie touristique
Monsieur,
En cette période électorale, je vous interpelle, au nom des entrepreneurs de la région touristique du Bas-Saint-Laurent, afin de vous présenter les priorités et recommandations de l’industrie touristique fédérale. L’Alliance a d’ailleurs adressé une lettre présentant ces priorités et recommandations aux chefs des quatre principaux partis fédéraux.
Au Québec, le tourisme demeure un axe majeur de développement et une source de diversification économique qui bénéficie à l’ensemble du territoire. En 2018, le tourisme a été le 5e secteur d’exportation en importance au Québec avec des recettes totales s’élevant à 15,7 G$, soit 2,5% du PIB. Les touristes étrangers ont été essentiels à cette performance : 25% de touristes hors Québec ont généré à eux seuls 53% des dépenses touristiques totales.
L’industrie touristique au Québec, c’est :
- 402 000 travailleurs (2018)[1] ;
- Plus de 9% des emplois générés par l’économie québécoise[2] et 12,2% de toutes les entreprises (2018)[3] ;
- 30 159 entreprises liées à l’activité touristique, dont plus des deux tiers se situent à l’extérieur des régions de Québec et de Montréal et sont majoritairement des petites entreprises (82,4% ont moins de 20 employés)[4].
Au Canada, les résultats sont tout aussi importants. Le secteur du voyage au Canada a généré 102 M$ en dépenses touristiques en 2018 et a contribué à 2,1% du PIB canadien. Une contribution PLUS IMPORTANTE que l’agriculture et la foresterie ensemble ! Le tourisme est le plus important exportateur de services du Canada avec 22,1 G$ dont à 6,5 G$ dans les transports et 4 G$ dans les services de restauration. Enfin, il y a eu 21 M d’arrivées internationales au Canada en 2018. Le Québec est la troisième province canadienne en importance après l’Ontario et la Colombie-Britannique. Le taux de croissance des arrivées au Québec surpasse la moyenne canadienne depuis 2016.
L’industrie touristique est l’industrie avec la plus grande croissance, et une croissance mondiale de ce secteur est prévue jusqu’en 2030.
1 - CONTRER LA PÉNURIE DE MAIN-D’OEUVRE
La richesse humaine est au cœur de l’expérience touristique du Québec qui bénéficie d’une réputation de destination accueillante, et lui confère un avantage distinctif sur la concurrence. Malgré les opportunités que présentent la croissance mondiale du tourisme, et les forces de la destination, les enjeux reliés à la pénurie de main‑d’œuvre freinent la croissance touristique et la génération de retombées économiques pour le Québec. Le facteur humain est celui qui forge la personnalité unique et donne tout son charme au Québec en tant que destination de calibre mondial.
Malgré les opportunités que présentent la croissance mondiale du tourisme et les forces de notre destination, des enjeux récurrents reliés à la rareté, à l’agilité et à la compétence de la main-d’œuvre viennent freiner de façon importante le développement touristique, et donc empêcher des retombées économiques pour le Québec.
Le manque est tellement majeur, qu’au-delà de la qualité, il affecte tout simplement la disponibilité de l’offre. La situation est alarmante et fait boule de neige. La demande pour le Québec est en hausse et les clients sont au rendez-vous, mais faute de personnel pour assurer le service, les opérateurs sont contraints d’écourter leurs heures d’ouverture, ou encore de carrément fermer leurs portes à certaines périodes.
Et l’état des choses tend à empirer. À eux seuls, les groupes d’âge de 15 à 24 ans (actuellement en décroissance) et de 45 ans et plus (départ éventuel à la retraite) représentent 69% de la main-d’œuvre totale en tourisme. La diminution imminente de leur contribution est une inquiétude majeure de l’industrie.
Voici les trois recommandations concrètes de l’industrie au sujet de la main-d’œuvre :
- Un accès à l’immigration pour tous les volets et niveaux de compétences, incluant le tourisme réceptif.
- Les volets de l’immigration doivent répondre aux besoins en main-d’œuvre, et ce, pour tous les niveaux de compétences, et inclure des solutions permanentes pour l’immigration et la main-d’œuvre temporaire.
- La mise en place de programmes de compétences et de capacités financés par le gouvernement priorisant l’emploi en tourisme, et soutenant les bassins de main-d’œuvre sous-représentés tels que les jeunes autochtones et les personnes handicapées.
2 - ACCROÎTRE L’ACCESSIBILITÉ AU QUÉBEC ET AUX EXPÉRIENCES AU SEIN DE LA DESTINATION
À l’instar des destinations performantes, le Québec doit bénéficier d’une desserte aérienne directe sur les marchés cibles. Elle doit également favoriser l’accès des visiteurs aux expériences touristiques offertes dans les régions en favorisant des modes de transport fiable, fluide, sécuritaire et abordable.
Voici les six recommandations concrètes pour les demandes de visa et concernant les barrières à l’entrée :
- Simplifier le processus de traitement des demandes de visas.
- Permettre aux pays à faible risque d’accéder au programme d’autorisation de voyage électronique (AVE).
- Soutenir les initiatives de prédédouanement avec les États-Unis.
- Consacrer davantage de ressources à l’ACSTA afin de faciliter le contrôle de sécurité.
- Accroître le nombre de centres de réception des demandes de visa et faciliter le traitement des données biométriques.
- Appuyer des mesures qui facilitent les déplacements des individus de part et d’autre de la frontière et dans les aéroports.
3 - DÉVELOPPER DES PRODUITS ET EXPÉRIENCES DE CALIBRE MONDIAL ET ASSURER LA COMPÉTITIVITÉ DES COÛTS
L’attractivité du Québec au plan international est essentielle pour attirer les touristes des marchés hors Québec tout comme à l’augmentation des voyages de la population québécoise dans les régions. Il importe de continuer à développer et à renouveler les expériences touristiques de calibre mondial en s’assurant que les entreprises bénéficient d’un contexte favorable à l’investissement et à l’innovation
Voici les trois recommandations concrètes de l’industrie au sujet de la compétitivité des coûts :
- Aucuns frais ou aucune taxe fédérale additionnels sur les produits touristiques.
- Réduction des frais, prélèvements et taxes imposés au transport aérien.
- Réinstaurer le programme d’incitatifs pour les voyageurs étrangers via un rabais sur la TPS ou autres.
4 - ASSURER UNE MISE EN MARCHÉ PERFORMANTE DE LA DESTINATION ET DES ENTREPRISES
Pour faire face à la concurrence mondiale en tourisme, l’industrie doit bénéficier des ressources, de l’agilité et de la synergie requise à la promotion performante de la destination, ici et sur les marchés hors Québec. Pour y parvenir, l’écosystème numérique devra continuellement évoluer pour permettre de connecter les touristes et les entreprises.
Voici les trois recommandations concrètes de l’industrie pour favoriser la promotion du tourisme :
- Hausser à 135 M$ le financement annuel octroyé à Destination Canada.
- Développer un modèle de financement par reconduction à long terme basé sur la performance de l’industrie, favorisant ainsi l’innovation continue au sein de celle-ci.
- Accroître la compétitivité de Destination Canada en tant qu’agence de promotion touristique, afin de lui assure un financement durable à long terme.
J’aimerais pouvoir vous exposer des exemples concrets vécus par nos entrepreneurs. Cet échange nous permettrait également d’en savoir plus sur l’engagement de votre parti, et le vôtre, à titre de futur député du Bas-Saint-Laurent. Pour organiser une rencontre, je vous invite à communiquer avec monsieur Pierre Lévesque, directeur général à Tourisme Bas-Saint-Laurent, en communiquant avec madame Mélissa Caron au 418 867-1272 ou à melissacaron@bassaintlaurent.ca.
Cordialement,
Hugues Massey
Président de Tourisme Bas-Saint-Laurent
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