ÉAQ dévoile une étude sur l’écosystème des festivals et événements sportifs au Québec, par Lisa Marie Lacasse

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L’engouement pour les festivals et événements de catégorie sportive est en croissance constante, et ce, depuis plusieurs années. En 2022, on recense 1,1 million de personnes ayant assisté à un événement sportif. Ces amateurs de sports participant à des événements dans un contexte touristique ont généré près de 484 millions de dollars à travers la province.

Ceci étant dit, par leur nature, la représentation de ces festivals et événements peut apporter certains défis. Devant cette réalité, le réseau Événements Attractions Québec (ÉAQ), expert en récréotourisme, ajoute une corde à son arc en déployant une étude spécifique à l’écosystème des festivals et événements sportifs au Québec.

Responsable de la recherche et de l’intelligence d’affaires chez ÉAQ, Teressa Hernandez-Truedell présentait hier les grands jalons de l’étude. À ses côtés, coanimait Benoit Girardin, fondateur et président de LBB Stratégies, firme de conseil stratégique dans le domaine du sport, ayant piloté l’étude.

« Les événements et festivals sportifs évoluent dans un contexte qui leur est spécifique. Grâce à cette étude profonde sur ce volet, notre équipe est venue renforcer son expertise afin d’être en mesure d’offrir des données et un accompagnement de qualité aux entreprises et organisations de notre industrie », explique Teressa à la suite de la présentation.

Voici un portrait de cet écosystème à la fois complexe et indispensable pour notre industrie touristique.

Qui sont-ils et que mangent-ils en hiver?

Il existe une zone floue en termes d’événements sportifs et de tourisme. Pour trancher, l’étude a recensé 157 festivals et événements sportifs au Québec, dont 76% sont participatifs (marathons, défis de vélo, course à obstacles, etc.), et 30% sont des spectacles (ex : Jackalope).  Les événements de type « congrès sportifs », comme des compétitions ou championnats sans public ou à public restreint, n’ont pas été pris en compte dans cette étude, leur vocation principale n’étant pas récréotouristique.

L’étude dévoile que les festivals et événements sportifs se retrouvent dans tous les regroupements de régions du Québec, tant dans les grands centres urbains de Montréal et Québec (21,1%) que dans les régions périphériques (20,4%), intermédiaires (35,0%) et éloignées (21,7%).

D’une durée moyenne de 3 jours, c’est la saison estivale qui en accueille le plus avec 44,5%. D’ailleurs, le mois de septembre est le plus actif avec 22,6% des festivals et événements sportifs ayant lieu à ce moment de l’année, ce qui représente une part significative.

Graphique issu de la présentation de l’étude, ÉAQ

La répartition entre les événements unisports (63,5%) et multisports (36,5%) indique une prédominance des événements axés sur une discipline sportive spécifique. Il est intéressant de constater combien les sports pédestres et cyclistes se démarquent!

Graphique issu de la présentation de l’étude, ÉAQ

Il est aussi important de souligner l’analyse de la répartition entre les événements gratuits (16%) et payants (84%).

Dans le rapport complet se trouvent des croisements d’analyses encore plus élaborés : répartition saisonnière selon la zone géographique, répartition journalière de 2023, répartition selon le nombre d’éditions, analyse des stratégies de tarification selon la catégorie d’événement, la saisonnalité et les catégories de sports.

Cette bible complète des festivals et événements sportifs au Québec est disponible en commande en ligne – offerte gratuitement pour les membres d'ÉAQ et au coût de 60$ pour les non-membres.

Un écosystème complexe et unique

Les festivals et événements sportifs se développent dans un écosystème complexe et parfois différent des autres catégories événementielles. Dans l’étude, on propose une cartographie exhaustive des partenaires afin de donner une image claire du secteur.

Trois grands secteurs gravitent autour d’un événement. Ceux-ci sont vastes et complexes, s’entrecroisant parfois entre eux alors que plusieurs acteurs du monde du sport peuvent graviter autour d’un même événement. Leur présentation détaillée se trouve au rapport complet. Sommairement, nous y retrouvons :

  1. Sportif : composé des organisations sportives unisports ou multisports comme les fédérations, organisations sportives locales, régionales ou partenaires, et d’organisations de spectacles sportifs professionnels comme Gestev ou Evenko, par exemple.
  2. Secteur public et parapublic : composé du gouvernement, des municipalités, des associations touristiques, des chambres de commerce et d’OSBL
  3. Secteur privé et autres : composé d’entreprises commerciales ou d’OSBL qui soutiennent ou organisent les événements, des médias, des lieux d’hébergement et de restauration et des partenaires commerciaux

Un outil de recherche de financement existe

À travers ces secteurs, on conseille aux organisateurs d’événements de ratisser large et d’exploiter les divers potentiels de contribution possible, que ce soit en termes de fonds ou encore de rehaussement de la valeur de l’événement en soi. « Il faut trouver la bonne recette afin d’être en mesure d’aller en chercher le plus possible à partir de différents programmes », partage Benoit Girardin lors de la présentation.

Par où commencer? ÉAQ a créé un outil de recherche de financement et commandite pour les festivals et événements sportifs au Québec, avec actuellement 66 programmes de disponibles. L’outil en question permet de chercher par palier, par thématique et par territoire concerné.

Défis, enjeux et solutions proposées

Les organisations font face à des défis majeurs en ce qui a trait à la recherche de financement, aux programmes difficiles à identifier et à la nécessité de diversifier les sources. La complexité des demandes, les retards dans l’obtention des fonds et la précarité financière mettent en évidence la nécessité d’une réforme dans les processus de financement des événements sportifs au Québec.

En termes de support, ÉAQ offre un service-conseil à ses membres à travers l’ensemble des défis que ceux-ci peuvent rencontrer. Même pour les festivals et événements en voie de devenir, leur équipe de recherche possède des données exhaustives à divers niveaux afin d’outiller les membres dans la création d’un plan d’affaires, par exemple. De plus, de nombreux gabarits et rapports existent déjà et permettent aux organisateurs d’événements de ne pas partir de la case zéro.

L’étude propose quelques grandes pistes de solutions :

  • Développer des partenariats stratégiques pour partager les coûts et les ressources humaines, ainsi que pour engendrer la commandite
  • Diversifier les sources de financement
  • Rationaliser les activités et les dépenses de l’événement
  • Réduction de la dépendance aux décisions politiques

Des festivals et événements sportifs durables : un défi économique pour les organisateurs

  • La mise en œuvre d’actions en faveur du développement durable entraîne des coûts significativement plus élevés et les organisations font face à des défis logistiques et financiers lorsqu’ils recourent au secteur privé pour des initiatives écoresponsables, comme le compostage. De plus, les conditions météorologiques imprévisibles peuvent impacter la réalisation des événements, ce qui nécessite des ajustements logistiques et des coûts supplémentaires.
  • Des spécialistes en développement durable font également partie de l’équipe d’ÉAQ afin de supporter les organisateurs d’événements à travers ce volet, et ainsi, les aider à mieux travailler avec les organismes spécialisés, remplir les critères exigés par les programmes de financement et mesurer l’impact social de leur événement, notamment.

Lisa Marie Lacasse
Consultante en communications et rédactrice, spécialisée en tourisme et plein air


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