Un virus qui nous affecte(ra) tous!

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À moins de vivre sous une roche, vous savez que c’est LE sujet de l’heure en ce moment à l’échelle mondiale : la propagation du virus nCov-19 et la maladie causée par le virus, le Covid-19.

Le vendredi 28 février, à quelques jours de l’ouverture du salon ITB à Berlin, les organisateurs ont pris la décision d’annuler l’événement pour la première fois en 54 ans d’histoire. ITB-Berlin, c’est plus de 10 000 intervenants de l’industrie touristique internationale, un des plus gros salons commerciaux auquel participent plusieurs entreprises québécoises et canadiennes pour mousser notre destination auprès de voyagistes et tours opérateurs internationaux.

Vous imaginez le message que ça envoie? On n’arrête pas de dire aux voyageurs qu’il ne faut pas s’empêcher de vivre, de voyager, et de tout simplement prendre quelques précautions. Et là, l’industrie envoie un message fort : restez chez vous! En tout cas, nous on ne prend pas de risque…

(Remarquez, on comprend les organisateurs de ne pas vouloir prendre de risque. De toute manière, les annulations de plusieurs pays et participants ont également pesé lourd dans la décision.)

UNE SITUATION QUI DÉGÉNÈRE

Il s’agit du deuxième gros événement annulé en l’espace de quelques jours, dans la foulée du Mobile World Forum qui devait avoir lieu à Barcelone plus tôt en février. Cet événement attire plus de 100 000 participants, alors on imagine les impacts économiques d’une telle annulation de dernière minute.

Or, à voir les nouvelles sur la propagation du virus à l’échelle mondiale, on peut aisément prendre pour acquis que les choses vont empirer avant de s’améliorer. Et qu’est-ce qui s’en vient rapidement dans notre mire : le championnat UEFA de soccer (Euro 2020) en juin, les Jeux olympiques de Tokyo en juillet, sans parler de tous les événements majeurs qui se tiennent dans les centres de congrès en Europe et en Asie.

ET AU CANADA? ET AU QUÉBEC?

Si vous pensez que les effets de ce virus affectent essentiellement l’Asie et l’Europe, détrompez-vous! Rendez-Vous Canada, le salon commercial annuel pour « vendre » le Canada et ses provinces auprès des acheteurs internationaux a lieu à chaque année en mai, réunissant près de 2000 participants. Cette année, l’événement doit avoir lieu à Québec. Selon vous, il se passera quoi si les choses continuent de s’envenimer?

Si on regarde du côté de l’industrie des croisières, c’est la catastrophe. Ça vous dirait d’aller vous enfermer pendant quelques jours avec d’autres passagers sur un bateau dans le contexte actuel?

Si on regarde du côté hôtelier, les grandes chaînes subissent toutes les contrecoups de cette panique, de Marriott à Accor en passant par Hilton.

Si on regarde du côté des lignes aériennes, les pertes se chiffrent dorénavant en milliards pour une industrie qui peine déjà à dégager une marge de profit.

Enfin, on peut assumer que le tourisme d’affaires tournera également au ralenti dès lors que des cas seront déclarés au Québec et à l’échelle de l’Amérique du Nord. Les congrès, réunions et colloques seront les premiers événements à pâtir de cette réalité, comme on le voit déjà en Europe (ça vous tente d’être dans une salle de conférence avec 250 autres personnes dont certaines toussent, vous?).

ON FAIT QUOI MAINTENANT?

Cessons donc de se mettre la tête dans le sable et imaginons les scénarios à venir. Des cas sont déjà déclarés au Canada et aux États-Unis (une soixantaine au moment de rédiger cet article). Il y a un cas confirmé au Québec et il y en aura certainement d'autres.

Certains diront – avec raison d’ailleurs – que la grippe est plus dangereuse et tue beaucoup plus de gens sur une base annuelle. C’est vrai, mais la grippe est connue et parmi nous depuis beaucoup plus longtemps et ne cause pas cet effet de peur que représente « l’inconnu » de ce nouveau coronavirus.

Bref, que peut-on faire et/ou que devrait-on faire comme industrie pour faire face à cette menace*?

Curieux de vous lire dans les commentaires, ci-dessous… On attend vos suggestions et recommandations!

* Je dis bien menace, car qu’elle soit réelle ou perçue, c’est bien de cela qu’il s’agit

Par Frédéric Gonzalo, collaboration spéciale