L'industrie événementielle: 4 enjeux à surveiller cet été par Martin Roy

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Piknic Électronik, Festival Go Vélo Montréal : alors que s’amorce ces jours-ci la saison des événements majeurs internationaux qui nous conduira jusqu’en septembre, le président-directeur général du RÉMI (Québec) et de FAME (Canada), Martin Roy, attire l’attention des lecteurs sur quatre réalités qui font moins parler que les têtes d’affiche et les programmations, mais qui auront une incidence certaine sur l’été festivalier d’ici.

1. L’effet fédéral : Le budget du 19 mars contenait, comme espéré, de bonnes nouvelles pour l’industrie événementielle, tout particulièrement l’ajout de 20 M$ cette année et l’an prochain aux deux principaux programmes dont bénéficient, en compagnie de nombreux autres diffuseurs des arts de la scène, les festivals et événements dans l’ensemble du Canada.

Dans la mesure où le gouvernement fédéral investissait chaque année jusqu’à maintenant avec ces programmes un total de quelque 30 M$ dans des centaines de rendez-vous populaires (par la voie du Fonds du Canada pour la présentation des arts et le programme Développement des communautés par le biais des arts et du patrimoine), cette augmentation devrait donner un coup de pouce salutaire, se traduire par des ajouts de programmation ou des améliorations sur les sites. Reste à voir quelle part des 20 M$ ira effectivement aux festivals et événements canadiens, par rapport, par exemple, aux diffuseurs que sont les théâtres et d’autres.

2. Nouveaux visages et nouvelles orientations : De nouveaux directeurs généraux « livreront » leur première édition cette année à l’International de montgolfières de St-Jean-sur-Richelieu, aux Grands Feux Loto-Québec, à Juste pour rire, au Festival d’été de Québec et à Comédi-Ha ! Fest, entre autres. On note également qu’au Festival de Lanaudière Renaud Loranger en sera à sa première programmation, après le départ de Grégory Charles. Ces nouveaux visages voudront sans doute imprégner de leur personnalité et de leur vision chacun des événements. Le festivalier le notera-t-il ?

À Montebello, Alex Martel est toujours à la barre, mais on est passé du Rockfest (en faillite) au Montebello Rock, qu’on présente cette fois comme un « retour aux sources ».

Au Festival de montgolfières de Gatineau, une nouvelle vision a récemment été dévoilée, en même temps qu’une nouvelle identité visuelle. Le nouveau « FMG » proposera plus de spectacles, des artistes internationaux et un site réaménagé. La foule devra suivre ! Au Festivoix, à Trois-Rivières, on déploiera une nouvelle scène des voix hip-hop.

Quant au Festival international de Jazz de Montréal, à l’occasion de son 40e anniversaire, il fera une première incursion à Verdun, en plus de se déployer dans le Quartier des spectacles.

3. Parc Jean-Drapeau : Beaucoup d’attention sera portée au parc Jean-Drapeau cet été, où se déroulera évidemment le Grand Prix du Canada de Formule 1 (avec de nouveaux paddocks), mais aussi OSHEAGA, qui fera un grand retour sur l’île Sainte-Hélène, après deux éditions sur l’île Notre-Dame. Sans parler des événements de premier plan que sont îleSoniq, Heavy Montréal, Piknic Élecronik et L’International des Feux Loto-Québec.

Le nouvel amphithéâtre de 65 000 places permettra d’augmenter significativement la capacité d’OSHEAGA, entre autres. Avec cette infrastructure, Montréal aura (presque) ses Plaines d’Abraham ! Les partenaires de l’événement auront à être au rendez-vous : plus de monde, c’est aussi plus d’usagers du métro et plus de circulation automobile. Dans la foulée, les enjeux de cohabitation au sein du Parc et avec les voisins demeurent, comme en témoigne le récent rapport de l’Office de consultations publiques de la Ville de Montréal.

Photo: Peter Ryaux Larsen

4. Dollar US : La tendance baissière du dollar canadien vis-à-vis de la devise américaine peut amener ici davantage de touristes, mais elle a aussi des répercussions importantes sur les budgets des programmateurs qui ont souvent à payer les artistes en $ US. Il fallait 1,21 $ CAN en septembre 2017 pour avoir 1 $ US. Il en faut ces jours-ci 1,35 $. À titre de référence, on rapportait récemment qu’Ariana Grande aurait touché 8 M$ US pour être en tête d’affiche à Coachella. Si d’aventure un événement canadien déboursait cette somme, il lui en coûterait aujourd’hui — en dollars canadiens — 1,2 M$ de plus qu’il y a dix-huit mois…

Rappelons en terminant que le RÉMI évaluait récemment (avec l’aide de KPMG) qu’environ 5,9 M de participants de tous âges prennent part annuellement à 17 des plus grands événements québécois, en totalisant 12,4 M de jours de participation. L’étude statuait qu’en une année, c’est pas moins de 190 000 touristes qui viennent de l’extérieur du Québec principalement pour participer à l’un des dix-sept événements de l’étude. Sur ce, bonne saison à tous !

Martin Roy, président-directeur général du RÉMI et directeur général de FAME

 

                         

 

Lire aussi: Trois choses à surveiller dans le budget fédéral par Martin Roy

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