Le Sommet Forces Fraîches, un rendez-vous d’échanges sur les nouvelles pratiques en développement touristique durable et communautaire, a tenu son 2e sommet à Rivière-du-Loup au début octobre. Une occasion pour réfléchir à l’importance de la mobilisation des communautés dans le développement touristique et à la façon dont les territoires peuvent se transformer par et pour leurs habitants.
À cette occasion, Étienne Beaumont, directeur adjoint de la Vallée Bras-du-Nord, et Guillaume Molaison, président-directeur général du Chic-Chac de Murdochville, sont venus témoigner de leur parcours et partager leurs apprentissages.
Cinq moments clés de leur présentation
1. Bâtir avec et pour la communauté
La Vallée Bras-du-Nord illustre qu’une coopérative peut devenir un véritable levier social. À travers son programme En Marche, elle offre depuis plus de vingt ans à des jeunes en difficulté une voie de réinsertion par le plein air et le travail en nature. En construisant et entretenant les sentiers qui font aujourd’hui la renommée de la vallée, ces participants redécouvrent leurs forces et leur confiance. Le résultat parle de lui-même : près de 87 % des quelque 300 jeunes accompagnés ont réintégré le marché du travail ou repris le chemin de l’école.
2. La nature comme œuvre d’art
Que ce soit en transformant un territoire accidenté en terrain de jeu ou en présentant les paysages comme une galerie à ciel ouvert, la VBN rappelle la force d’un récit qui valorise l’environnement. Oui, on déboise, mais jamais au détriment de la beauté des paysages ni de la protection des écosystèmes fragiles.
3. Miser sur la spécificité pour se démarquer
Comment se démarquer quand plus de 75 stations jalonnent la route avant d’arriver en Gaspésie ? À Murdochville, le Chic-Chac mise sur l’exclusivité : une neige d’exception et une offre haut de gamme en catski et héliski, qui positionnent la destination parmi les plus singulières du Québec.
4. Relever les défis structurels des régions
L’éloignement, la saisonnalité et la rareté de main-d’œuvre sont des obstacles majeurs. Les deux organisations ont insisté sur la nécessité de créer une synergie quatre saisons pour stabiliser l’emploi et garder les gens sur place. Le Chic-Chac mise sur la diversification (hébergement pour touristes et travailleurs, pêche, golf, camping), tandis que la VBN multiplie les initiatives sociales et éducatives (programme plein air au secondaire, parcours de réinsertion), en plus de la diversification de ses activités saisonnières.
5. Bâtir sur le long terme
Derrière leurs projets se dessine une même vision : contribuer à la vitalité régionale. Pour la VBN, cela passe par la concertation avec les propriétaires terriens et la reconnaissance de la valeur sociale du paysage ; pour Murdochville, par la patience politique et la démonstration de petites victoires, une à une. Dans les deux cas, la mobilisation locale s’avère le moteur du changement.
Ces témoignages mettent en lumière un principe fondamental : le tourisme intégré ne se limite pas à attirer des visiteurs ; il doit s’ancrer dans la communauté et nourrir la qualité de vie locale. La Vallée Bras-du-Nord et le Chic-Chac démontrent qu’en valorisant les paysages, en renforçant le tissu social et en cultivant une vision commune, il est possible de transformer des territoires éloignés en destinations inspirantes et durables.
Tourisme et Plein Air