Dans son dernier numéro de l’ARQ Stats, l’Association Restauration Québec (ARQ) fait état, entre autres, des salaires versés dans l’industrie au Québec. Ces données sont tirées de son Sondage salaires et main-d’œuvre réalisé en mai dernier auprès de ses membres, et permettent de constater, une fois de plus, l’écart entre les salaires des employés au service et ceux en cuisine, en raison des pourboires.
Les employés en salle encore très avantagés par les pourboires laissés par la clientèle
Avec un taux horaire variant entre 14,12 $/h (taux minimum au pourboire) et 15,98 $/h, auxquels s’ajoute une moyenne de 28,65 $/h en pourboires, les employés au service en salle demeurent les mieux rémunérés parmi l’ensemble du personnel. De leur côté, les chefs cuisiniers gagnent entre 25,24 $ et 26,12 $, auxquels s’ajoutent 5,10 $/h en pourboires, s’ils en reçoivent via convention de partage au sein de l’établissement. Afin que la rémunération soit faite de façon plus équitable entre les équipes en salle à manger et en cuisine, l’ARQ poursuit ses représentations auprès des élus pour que les propriétaires d’établissements récupèrent leur droit de gestion sur le partage des pourboires.
L’emploi dont la rémunération est la moins élevée reste un poste d’entrée, soit commis débarrasseur, dont le salaire horaire, à 15,47 $/h minimum, demeure tout de même plus élevé que le salaire minimum prescrit par la loi.
Des besoins en ressources humaines encore très présents
Bien qu’on pourrait penser que la situation s’est allégée en matière de recherche de main-d’œuvre, les répondants au sondage ont fait état être à toujours à la recherche de personnel. Ils sont 44 % à mentionner qu’ils ont des postes vacants à temps plein en cuisine et 40 % en salle à manger. Pour les postes à temps partiel, c’est 35 % d’entre eux qui cherchent en cuisine et aussi 40 % en salle à manger. Il manquerait entre un et deux employés par segment mentionné. Au total, c’est plusieurs rouages importants pour la fluidité des opérations qu'il manque à ces restauratrices et restaurateurs, et c'est souvent le service, les heures d’ouverture et le nombre d’options au menu qui en souffrent.
Importance des travailleurs étrangers temporaires
Dans ce contexte de manque de main-d’œuvre, ils sont 38 % des répondants au sondage à souligner avoir déjà recours à des travailleurs étrangers temporaires et un autre 10 % à dire vouloir en embaucher. Parmi ceux en comptant à leur actif, les TET représentent 20 % et plus de leur masse salariale dans 30,8 % des cas et 12,3 % pour 16 à 20 % des employeurs.
Ces propriétaires d’établissements ne se tournent pas vers la main-d’œuvre étrangère pour le simple plaisir de le faire, car il est faux de croire que c’est facile et peu coûteux. Les facteurs qui peuvent mener à cette décision sont, entre autres, la localisation géographique, la taille de l’établissement, la saisonnalité de l’établissement, les capacités administratives et financières ou même le bassin de recrutement local.
Par ailleurs, les conséquences de la nouvelle limite de TET permise, soit 10 % de la masse salariale, se font déjà sentir. En effet, ils sont 15,6 % des répondants à avoir dû diminuer le nombre d’heures d’ouverture de jour et 9,4 % en soirée. De plus, pour 9,4 % d’entre eux, c’est carrément une diminution des jours d’ouverture de leur établissement.
L’ensemble des données apparaissant dans l’édition de septembre du bulletin ARQ Stats, une publication de l’ARQ diffusée grâce à la participation de Global Payments/Desjardins, est accessible en cliquant ici.