Opinions & Humeurs : La nécessaire immigration en tourisme - Une chance qu’on s’a!

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L’apport plus que positif dans notre industrie de ces gens qui ont laissé définitivement leur pays pour venir vivre l’aventure d’une vie au Québec est crucial et régénératif, secouant ainsi notre conformisme pépère. On fut tous un jour ou l’autre nous-mêmes ou nos ancêtres des imigrants; même les Innus arrivés au Québec il y a plus de 10 000 ans. En vérité, on n'a pas le choix d’encourager l’immigration: on manque et on va manquer encore plus de ressources humaines en tourisme (taux de chômage au Québec actuellement le plus bas depuis 1976 à 6,6%).

Je vous présente trois des centaines d’immigrants francophones œuvrant aujourd’hui en tourisme au Québec.

Stanislas Balzotti a créé son entreprise dans une forêt de Lanaudière. On le voit ici devant l’une de ces nouvelles habitations atypiques.

« Je suis un fan des grands espaces du Québec! Dans mon métier, ce que j'adore, c'est imaginer et de créer en permanence de nouvelles choses… j'échange si les clients veulent en apprendre. Et cela m'offre une vie très relaxe et en harmonie avec mon environnement »,  me confie Stan en visitant son domaine.

Manuela Brun  a  toujours travaillé dans le tourisme, que ce soit en France ou au Québec; c'est ce qui la passionne. Elle œuvre actuellement pour M Ta Région, concept « promo » qui performe très bien (en passant, ça marche, cette approche, parce qu’ils respectent les clients et les fournisseurs de services tout en étant visuellement très professionnels). Manuela nous confie: « Il y a tellement de belles choses à découvrir ici, tellement d'artisans, d'entrepreneurs québécois et d'activités qui méritent d'être mis en valeur encore plus qu'ils ne le sont déjà! J'ai donc quitté le tourisme international pour me concentrer sur la recherche des 200 plus belles adresses de chaque région du Québec... et il y en a, des belles choses ».

Il y a aussi Kamel Mathlouthi , établi au Québec depuis 2013, que le CQRHT a mis en vidéo pour expliquer son métier en hôtellerie:

Du sang neuf,  quoi!  Et soyons francs: ils sont et seront encore plus essentiels au développement touristique des régions. On ne le dira jamais assez: le tourisme est une industrie de ressources humaines qu’on ne peut délocaliser en Chine ou en Inde. Moins cyclique que les mines ou les forêts, (et moins payant que ces industries pour les salaires!), moins technologique et abstrait que l’avionnerie; par exemple, on ne peut déplacer la Gaspésie ou la ville de Québec au Bengaldesh. Pour le Québec, le tourisme est donc une des rares polices d’assurance de richesse collective vraiment durable.

Il y a quelques années, je pensais que pour satisfaire les voyageurs internationaux avides d’échanges culturels authentiques en voyage au Québec, il fallait absolument que dans les emplois en contacts directs avec les touristes ce soit des « Québécois de souche » et non pas des gens nouvellement immigrés… Eh bien, j’avais tout faux. J’ai changé d’idée à leur contact et devant le bête constat de la pénurie d’employés aptes à occuper les différentes fonctions du tourisme. Contrairement aux vagues d’immigrants des dernières générations, je trouve – en opposition à ce qu’on lit ou on entend souvent –  que ces jeunes Français, Belges, Maghrébins et Africains francophones gobent, intègrent rapidement la culture locale autant dans l’accent que dans les valeurs. Ils deviennent rapidement d’excellents ambassadeurs de la culture québécoise.


Chronique : Opinions & Humeurs, Jean-Michel Perron