Les festivals européens plus subventionnés que ceux d’ici

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Les festivals de musique en Europe peuvent compter davantage sur le soutien des gouvernements que ceux du Québec. Voilà ce que révèle entre autres une grande étude internationale dont les résultats ont été présentés en primeur québécoise dans le cadre du tout premier «midi-RÉMI» du Regroupement des événements majeurs internationaux.

La conférence donnée par Emmanuel Négrier, l’un des auteurs de l’étude, sur le thème des «Festivals de musique en Europe et au Québec : diversité et fragilité», découlait de cette vaste étude, une toute première du genre entreprise sur neuf échantillons nationaux de festivals (huit pays européens et le Québec), auxquels se sont associés ensuite des événements individuels de six autres pays. Elle porte sur un important échantillon de 390 festivals de musique, dont 43 d’ici.

De l’autre côté de l’Atlantique, les 347 festivals de musique comptaient en moyenne sur les subventions à hauteur de 45 %, alors que les 43 du présent échantillon québécois en étaient à 39,5 % et que les membres du RÉMI, toutes disciplines confondues, en sont, eux, à 23,6 %. La différence est encore plus marquée avec les échantillons issus de pays comme la France (46,5 %), la Norvège (52,1 %) et l’Espagne (53,4 %).

Lorsqu’est comparée la part du financement public dans le montage financier de l’ensemble des événements (chiffre d’affaires cumulé), l’écart s’avère aussi important. Chez les membres du RÉMI elle est à 18 % ; dans l’échantillon québécois, elle à 24 %, alors qu’elle compte pour 32 % dans l’échantillon européen.

Pour le président-directeur général du RÉMI, Martin Roy, cette étude apporte un nouvel éclairage sur le phénomène des festivals en général et tout particulièrement sur la question du financement public. « Nous voyons bien que le financement public des festivals n’est pas une anomalie locale, a-t-il déclaré. Si le gouvernement du Québec a fait des efforts louables au cours des dernières années, il faut maintenant convaincre le gouvernement fédéral de revenir au dossier, par la voie d’un programme dédié ou d’un quelconque outil, compte tenu de ces nouveaux chiffres qui confirment notre désavantage concurrentiel. »

Le RÉMI défend l’idée d’une intervention forte en tourisme, à la suite de la mauvaise performance du Canada, qui a été l’un des seuls pays du top 20 des destinations mondiales à connaître une baisse d’arrivées de touristes internationaux durant la dernière décennie. Le déficit touristique est alarmant et, alors que toutes les destinations font le plein de nouveaux touristes, le Canada recule, même en chiffres absolus. En janvier, le RÉMI lançait d’ailleurs sa plateforme 2014, «Créer de la richesse et des emplois : choisir le tourisme et les événements, disponible à l’adresse http://www.remi.qc.ca/consul_prebud_2014.pdf.

Source : Regroupement des événements majeurs internationaux