L’industrie demande des engagements politiques forts pour un retour du Canada dans le top 10 des destinations mondiales

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AQITEn cette Semaine du tourisme au Canada, et à cinq mois du scrutin fédéral, l’Association québécoise de l’industrie touristique (AQIT) demande aux partis fédéraux de s’engager à faire du tourisme un élément clé de leur plateforme économique.

Essor du tourisme international : le Canada manque le bateau
Le tourisme mondial est en plein essor. Les arrivées de touristes internationaux dans le monde ont cru de 4,4 % en 2014, générant des recettes de 1,245 G$ US. On prévoit une croissance annuelle entre 3 % et 4 % jusqu’en 2030.

Pendant ce temps, au Canada, la croissance des arrivées internationales étaient de 3,2 % soit en deçà de la moyenne. Alors que le pays siégeait au top 10 des destinations de 1950 à 2000, le Canada a glissé de la 8e à la 17e position entre 2000 et 2013. En outre, seulement cinq pays dans le top 50 des destinations ont connu une baisse de leurs arrivées internationales entre 2002 et 2012 et le Canada est du nombre.

Une occasion à saisir!
« Chaque jour, le tourisme génère trois milliards de dollars dans le monde : c’est 2 millions par minute! Ce n’est donc pas étonnant que de nombreux gouvernements fassent du tourisme une priorité de développement et, conséquemment, y investissent massivement », explique Yan Hamel, président de l’AQIT.

Le Canada a récemment été désigné meilleure destination au monde à visiter, où assister à des événements et où en organiser. Nos infrastructures aéroportuaires se classent parmi les meilleures sur l’échiquier mondial et nous disposons de produits d’appel de qualité, tant au chapitre du patrimoine culturel, historique, naturel ou bâti, que des événements et attraits développés par des entrepreneurs locaux.

Le tourisme au pays, c’est 88,5 G$ de recettes dont 19 % proviennent des visiteurs étrangers. C’est aussi 627 000 emplois directs, plus que le pétrole et le gaz.

Remettre le Canada sur la « MAP » (Marketing, Accès, Produit) – Des solutions à adopter
Convaincus qu’il est possible de redevenir plus compétitif, l’AQIT et les leaders du tourisme qu’elle regroupe enjoignent les partis politiques d’adhérer à leurs solutions au regard du marketing, de l’accès et du produit, les trois clés d’une destination touristique performante.

Marketing

  • Hausser le financement de la Commission canadienne du tourisme (CCT), agence de marketing du pays, en utilisant une portion de la TPS générée par les visiteurs internationaux.
  • Assurer la réalisation d’une offensive marketing ciblée aux États-Unis, par l’entremise d’un partenariat paritaire industrie-gouvernement d’une durée initiale de trois ans.

Accès

  • À l’instar des destinations touristiques compétitives, aborder le transport aérien comme outil de développement économique.
  • À la suite du dépôt plus tard cet été de l’étude sur la compétitivité aérienne, mettre en place de façon prioritaire les mesures nécessaires pour rééquilibrer la situation, notamment au regard des loyers aéroportuaires et des taxes sur le carburant.
  • Élargir l’application de l’Autorisation de voyage électronique (AVE) en remplacement du visa, notamment pour les voyageurs ayant obtenu un visa à entrées multiples des États-Unis.

Produit

  • Confirmer des engagements financiers au renouvellement et à l’innovation du produit touristique que sont les parcs nationaux, les grands attraits et événements internationaux. Le gouvernement doit s’engager à appuyer l’innovation et le renouvellement de façon constante.
  • Reconnaître l’emploi saisonnier, notamment pour son apport à l’économie des régions. Des mesures de soutien et des outils adaptés doivent être mis en place pour maintenir le lien d’emploi avec des ressources de qualité, formées et motivées, dont le travail est au cœur du produit touristique.


« Le tourisme est un investissement pour un gouvernement et non une dépense. À preuve, seulement pour le Québec, 1 $ d’argent public investi en tourisme génère 20 $ de recettes dont 5 $ retournent dans les coffres de l’État », rappelle M. Hamel. 

Source : AQIT