L'Association des hôtels du Grand Montréal doute des chiffres avancés par Tourisme Québec

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Selon Tourisme Québec, le conflit étudiant n'a pas fait fuir les touristes de Montréal au printemps dernier. Au contraire, les plus récentes données sur l'occupation des hôtels permettent de constater que la métropole a connu son meilleur mois de juin en plus de 10 ans. Le nombre de chambres louées dans la métropole a bondi de 11,6 % par rapport à juin 2011. En moyenne, pas moins de 17 265 chambres ont quotidiennement trouvé preneur - de loin la meilleure performance de Montréal en plus d'une décennie. Cette progression est d'autant plus importante que Québec, deuxième destination touristique de la province, a connu une augmentation de seulement 2,2 % de l'occupation de ses hôtels durant la même période. La forte fréquentation des hôtels montréalais au début de l'été s'est également reflétée dans le prix moyen de location. Celui-ci a connu une importante augmentation pour s'établir à 162 $ en juin. À la même période l'an dernier, le prix moyen des chambres était de 146 $. Ces hausses combinées de l'occupation des hôtels et du prix de location ont fait exploser les recettes des hôteliers de 21 % en juin. Ils se sont ainsi partagé près de 84 M$, contre 69 M$ l'an dernier.

L'Association des hôtels du Grand Montréal (AHGM), qui représente plus des trois quarts des hôteliers dans la région, doute des chiffres avancés par Tourisme Québec. William Brown, vice-président exécutif de l'AHGM, dit avoir noté pour sa part une hausse de la fréquentation beaucoup plus modeste en juin - soit d'à peine 0,5 %. M. Brown, qui affirme colliger lui-même les statistiques de ses membres, remet en doute la méthodologie utilisée par Tourisme Québec. Au-delà de cette guerre de chiffres, l'AHGM affirme que les hôteliers montréalais ont surtout souffert en juillet. Il évoque pour cette période un recul de l'affluence de plus de 12 % par rapport à 2011. Le prix des chambres aurait lui aussi dégringolé.

William Brown explique cette baisse par la force du dollar canadien, qui pourrait décourager les touristes européens et américains de visiter Montréal. M. Brown estime également que le conflit étudiant, qui sévissait au moment où les touristes planifiaient leurs vacances, a pu en inciter plusieurs à délaisser la métropole. Si les hôteliers n'ont pas trop souffert en juin, c'est que plusieurs congrès sont venus sauver la mise, ajoute l'AHGM. [lire la suite]