Cap sur notre déficit de 3 millions de touristes

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Éric FournierCe que nous avons perdu + Ce que nous n'avons pas gagné = Là où nous devrions être…

Voilà une équation plutôt badine qui démontre bien la nature du déficit touristique québécois.

Mon obsession de reconquérir les marchés de l'Est américain.

Plusieurs le répéteront, je fais une obsession de cette situation. La perte de plus de 2 millions de touristes américains au cours des douze dernières années et l'absence de croissance sur ces marchés (environ un million de touristes supplémentaires en moins) représentent notre déficit actuel sur les marchés de nos États limitrophes américains.

Ces trois millions de touristes représenteraient environ 5 % de plus au niveau du taux d'occupation de notre parc hôtelier et des retombées conséquentes dans tous les secteurs d'activités de notre industrie et dans toutes les régions touristiques de la province.

L'arrivée de l'alliance

La mise en place de l'Alliance de l'industrie touristique du Québec la semaine dernière est une bonne nouvelle. Théoriquement, elle permettra de réunir sous une même entité l'ensemble de l'industrie touristique du Québec et de lui donner une gouvernance propre et adaptée.

De façon plus pratique, les enjeux et les défis auxquels notre industrie est confrontée restent les mêmes. L'Alliance n'est qu'un moyen et non une fin en soi. Son succès et son efficacité reposeront essentiellement sur la vision, l'attitude et les aptitudes de ses dirigeants.

De mon point de vue, son objectif devrait être simple: Ramener la performance de notre industrie là où elle devrait être

Il faudrait éviter de trop vouloir en faire et de, conséquemment, diluer les ressources et les efforts nécessaires pour ramener chez nous les touristes qui nous ont délaissés.

Les objectifs commerciaux de l'Alliance, de son plan d'action et de (où de ses) plans marketing devront être clairs et bien définis. Cette approche demande un changement de culture par rapport à nos pratiques des dernières.

Le défi est excitant, presque enivrant et les deux ou trois prochaines années seront capitales en terme de résultats à atteindre.

Les dernières données de l'OMT

L'OMT rendait publique au cours des dernières semaines les « FAITS SAILLANTS OMT, Édition 2015 ». Ces données reposent sur une analyse des résultats touristiques mondiaux en 2014, un rapport que j’ai commenté à la même date l'an dernier.X

En ce qui nous concerne, l'Amérique a connu en 2014 une croissance des arrivées de touristes internationaux de 8 %, ce qui représente environ 13 M de touristes supplémentaires.

Le Mexique a progressé de 20.5 %, les É.-U. de 6.8 % et le Canada de 2.9 %.

Le Canada est ainsi passé de 16 M de touristes internationaux en 2013 à un peu plus de 16.5 M en 2014.

Le Canada avait toutefois reçu plus de 16.3 M en 2012.

En conclusion, nous avons de la difficulté à suivre les rythmes de croissance des autres destinations et à récupérer nos pertes de la dernière décennie.

Quelques exemples concrets

Si nous ramenons la faible croissance canadienne au niveau québécois, l'exercice devient encore plus pertinent.

Prenons par exemple le nombre de nuitées générées dans notre parc hôtelier québécois au cours des dernières années.



Conclusion: le Québec a de la difficulté à générer de la croissance dans son parc hôtelier.



Nous remarquons le même constat au niveau de la région de Montréal. Elle représente 33 % du parc hôtelier (près de 20 000 unités) de la belle province et est la principale destination internationale québécoise

Le CANADIEN de Montréal, un bel exemple

Le Canadien de Montréal est, en substance, un bel exemple.

Tout le monde aime le Canadien. Les Québécois aiment Carey Price et PK Subban, le Centre Bell est rempli et les Admirateurs sont au rendez-vous.

Malheureusement, la Sainte Flanelle ne gagne pas…

Il y a deux semaines, l'entraineur et le directeur général convoquaient des conférences de presse pour nous dire qu'ils faisaient leurs possibles et que les joueurs donnaient leurs 100 %.

Malheureusement, la Sainte Flanelle ne gagne toujours pas…

Pour gagner, il faut compter des buts, au moins un de plus que l'adversaire. Il faut « Scorer », et pour « Scorer » il faut des « Scoreurs ». Et c'est justement ce que le Canadien de Montréal n'a pas.

Pas étonnant, avec un plan de match basé sur un gardien de but et un défenseur… Il ne faudrait pas que l'industrie touristique québécoise fasse la même erreur.

Source: Collaboration spéciale, Éric Fournier