Survivre par les bulles, pas par les quarantaines, par Jean-Michel Perron

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Étant donné que :

  • Le tourisme est le secteur de l’économie le plus durement touché par la pandémie.
  • Le tourisme d’agrément intra-Québec est très saisonnier. Avec le retour aux écoles fin août/début septembre, il diminue massivement. Nous ne sommes pas dans l’alimentation ou la construction.
  • Le Montréal métropolitain demeure problématique face à la pandémie contrairement à tout le reste du Québec et du Canada et fait peur aux régions plus éloignées du Québec, au Nouveau-Brunswick souhaite garder fermé ses frontières et en Ontario tandis que les régions limitrophes (Laurentides, Lanaudière, etc.)  semblent plus facilement accepter « le risque montréalais ».
  • Si le tourisme n’est pas remis en marche pour le 1 juillet prochain au plus tard, le scénario du pire tel que présenté par Destination Canada (58% de baisse par rapport à 2019) risque de se concrétiser pour le Québec mettant à mal pour plusieurs années notre secteur.

Dans de nombreuses zones à travers le monde, des bulles touristiques vont se créer dans les prochaines semaines: Australie/Nouvelle-Zélande/Pacifique;  Union Européenne; pays baltes ce 15 mai… Avec ce qui se passe aux États-Unis et à Montréal, on ne peut malheureusement espérer une zone Canada/États-Unis cet été. Alors faut tenter de mettre en place une bulle différente… Mais le chronomètre de la saisonnalité nous force à prendre rapidement position.

La solution la plus logique dans ce contexte me semblerait de s’inspirer  de la position «  française » en fixant un maximum de 100 km à vol d’oiseau pour les déplacements autorisés par les résidents du Montréal Métropolitain incluant - contrairement à la France à ce jour - les déplacements touristiques. D’exiger une quarantaine pour tous ces résidents du CMM tel que proposé par la mairesse de Saguenay ou des Îles-de-la-Madeleine revient de toute manière à dire de rester chez vous pour les  touristes de la CMM… Et ne redonnera pas confiance aux touristes en provenance du Nouveau-Brunswick ou de l’Ontario de venir au Québec en 2020. 

Avec ce 100 km, les Montréalais pourront ainsi faire du tourisme de proximité, les régions éloignées elles (Abitibi, Saguenay-Lac Saint-Jean, Côte-Nord, Gaspésie) maintenant « sécurisées », profiteront de leurs marchés traditionnels (région de Québec et le triangle d’or composé de Saint-Hyacinthe-Sherbrooke, Drummondville) et des destinations comme Québec et Tremblant auront l’opportunité d’attirer encore les gens des Maritimes et de l’Ontario réconfortés par la « bulle tourisme » du CMM à 100 km maximum.

Lorsque la situation redevient sous contrôle dans la CMM, alors la limite du 100 km  est levée.

Je sais, c’est politiquement audacieux de créer ainsi deux Québec mais c’est la réalité sanitaire. Ne pas le faire condamne à l’inactivité risquée des milliers d’entreprises en tourisme et contribuera à déstructurer économiquement certaines régions pour des années...

Jean-Michel Perron
Blogueur sur Tourte Voyageuse
latourtevoyageuse@gmail.com